Festival de Cannes 2014
Aborder Cannes à travers le prisme du cinéma de genre est une expérience étrange qui nous force à traverser les différentes sélections officielles – la façade – tout en sillonnant le marché du film, immense caverne abritant toutes sortes de créatures plus ou moins fréquentables. Cette exploration transversale offre forcément un ample panel de la production générique actuelle, qui permet de dégager certaines tendances sans avoir la vision forcément limitée d'un petit groupe de films choisis par des sélectionneurs...
The Myth of the American Teenager
Tout au long de la tentaculaire manifestation cannoise, on a ainsi pu tracer de nombreuses lignes. Celle d'un cinéma fantastique adolescent et mélancolique par exemple. D'un cinéma qui cherche à nouveau à faire peur, aussi. Et qui semble trouver dans une approche directe, intime mais aussi dans une grande audace formelle, une réponse en forme de coup de boule à la vague moribonde du found-footage. Cette aisance des jeunes cinéastes américains a replonger encore et toujours dans l'éternel mythe de l'adolescence nous aura offert les deux plus belles découvertes de cette édition 2014.
La première lors de la Semaine de la Critique, sélection réservée aux premiers et seconds longs-métrages, généralement peu axée sur le cinéma de genre. Du coup, on a faillit louper It Follows, petite perle qui restera comme notre véritable coup de cœur au sein des nombreuses sélections officielles du festival. Second film de l'américain David Robert Mitchell après l'envoûtant The Myth of the American Sleepover, It Follows nous ramène dans la banlieue aisée de Detroit à la rencontre d'un groupe d'adolescents confrontés à une menace insidieuse et coriace. Empruntant beaucoup à John Carpenter (notamment au niveau de la bande-originale, très réussie), sans renier la connexion avec la bande-dessinée très présente dans son premier film, David Robert Mitchell signe un long-métrage à l'étrangeté séduisante qui explore les deux facettes d'une ville dont le cœur est voué à une inexorable décrépitude. Notons que It Follows est distribué à l'international par VisitFilms, compagnie qui nous avait déjà offert deux des très belles découvertes du festival 2013, qui partageaient l'étrange singularité de naviguer en eaux troubles à la marge du cinéma de genre : Upstream Color et The Wait. Une société sur laquelle il faut garder un œil donc.
Côté Marché du Film, la très bonne surprise aura eu lieu dès le premier jour avec la projection de Jamie Marks Is Dead, le long-métrage qui a le plus retenu notre attention lors de cette virée cannoise. Carter Smith, réalisateur du joli Les ruines, crée la surprise avec un solide film de fantômes dépressif. Sa belle idée est de refuser l'intrusion des fantômes dans le quotidien des personnages en préférant engouffrer ces derniers, progressivement, dans le pays des fantômes. La peinture de ce monde qui se vide et ploie sous une épaisse couche de neige rappelle Morse de Tomas Alfredson. Un pays d'apocalypse par ailleurs gouverné par des enfants ou adolescents, exaltés par le vertige de l'inconnu, qui apparaissent comme les derniers explorateurs, à la recherche des vestiges d'un monde à reconstruire après sa chute – que l'on suppose sans peine causée par leurs parents.
Post-moderne, à la traîne
Ces envolées emphatiques se partageaient la vedette avec un cinéma de genre plus citationnel, rigolard et cynique.
Côté thriller, il y avait à boire et à manger cette année à Cannes. Du glacial Captives d'Atom Egoyan (en compétition officielle) au grotesque The Guest d'Adam Wingard (Marché du Film) en passant par Cold In July de Jim Mickle (Quinzaine des Réalisateurs) on a pu traverser des paysages d'un Noir aux multiples teintes. Outre le classicisme du cinéaste canadien, on note quand même une franche détermination à briser les codes et les tons (Wingard et surtout Mickle font presque du néo-néo Noir), mais rarement avec succès. Au final, on retiendra la maîtrise d'Atom Egoyan (un Prix de la mise en scène n'aurait pas été volé), la vacuité de Wingard (qui en fait beaucoup pour ne rien raconter, malgré un final sympathique) et la maladresse de Jim Mickle (un début prometteur plombé par des décrochages de ton franchement hors de propos). Côté Mickle, habitué de la Quinzaine, c'est quand même déjà mieux que son affligeant remake We Are What We Are, présenté l'an dernier, ce qui nous fait garder espoir dans le talent potentiel de ce jeune cinéaste qui cherche encore beaucoup trop à plaire pour véritablement imposer une voie originale.
La sélection Un Certain Regard acceuillait par ailleurs le premier film du très branché Ryan Gosling. L'agitation provoquée par la présentation de Lost River sur la croisette aura finalement généré un bouche-à-oreille peu flatteur. Il faut dire que le jeune cinéaste cite à tour de bras et souvent dans la plus grande anarchie. Reste les superbes images de Benoît Debie et la présence magnétique de Saoirse Ronan. Une nouvelle démonstration de l'évidence qui veut que sans véritable propos à illustrer, de belles images ne font pas un bon film. Mais ne soyons pas trop durs puisque c'est un premier film, après tout.
Sur la croisette, les westerns étaient aussi à la fête. En compétition officielle avec The Homesman, l'inusable Tommy Lee Jones en incarne le versant classique et mélodramatique, passant cependant à côté de la causticité que pouvait induire son sujet. Le film n'est pas exempt de très beaux moments, mais on s'attendait forcément à mieux tant le vénérable acteur américain a l'habitude de fréquenter la panacée des westerns modernes de qualité. Mais son film manque du souffle épique d'un Lonesome Dove, dont l'ombre plane encore sur son personnage de cow-boy sur le retour, incapable de vivre ailleurs que sur la frontière, et qui disparaît silencieusement avec elle.
Andreas Prochaska, avec The Dark Valley, erre quant à lui sur des terres plus sombres et brumeuses en peinant quand même pas mal à dégager le moindre enjeu à sa sempiternelle histoire de vengeance. La faute à une trop grande lenteur, une incapacité à filmer les (rares) scènes d'action et surtout à un scénario trop prévisible qui supprime tout suspense au profit d'une attente patiente des événements « obligés ». Reste que le cinéaste distille tout de même une ambiance étrange et fait preuve d'originalité en déplaçant un scénario ultra-classique dans les montagnes brumeuses de l'Autriche de la fin du XIXe siècle. Le résultat est un film bancal mais singulier, étonnant croisement entre les mythes de l'ouest, incarnés par un cavalier solitaire (Sam Riley, sobre et efficace) débarqué d'une Amérique fantasmatique, et l'austérité propre au peuple germanique. Dommage que le cinéaste se montre incapable de gérer son climax et nous impose une musique lourdement anachronique. Du coup, on regrette un peu d'avoir loupé The Salvation, le dernier de ce trio de westerns cuvée 2014, réalisé par le danois Kristian Levring et avec dans les rôles principaux Mads Mikkelsen et Eva Green. Après son crépuscule, le western américain semble chercher de nouvelles manières d'exister, et il est intéressant d'observer qu'il se tourne vers la vieille Europe, aux racines de son propre mythe.
Par ailleurs, dans les grandes eaux du Marché du Film, on a pu croiser quelques péloches plus ou moins insipides dont on dira tout de même deux mots ici avant de les oublier définitivement. Après avoir été repéré avec Expiration en 2011, le Sud-africain Alastair Orr fait le grand saut américain avec Indigenous, très médiocre film d'horreur qui propose à peu près toutes les tares que peut accumuler ce genre de série B navrante. Casting de mauvaise série télévisée, photo fonctionnelle et scénario grotesque, rien à sauver dans cette tentative très mal inspirée de copie de The Descent.
Assez navrant également, d'autant qu'il est passé par pas mal de festivals avant d'atterrir au Marché du Film, Discopathe s'embourbe dans une parodie sans intérêt d'une mauvaise série B seventies sur fond de musique disco... L'empilement de références est complètement vain, et le film du canadien Renaud Gauthier ne devient rien de plus qu'une mauvaise série B des années 2010, sans même le charme rétro dont il prétendait pourtant se parer.
Enfin, le thriller Rouge Sang, autre production québécoise réalisée par Martin Doepner (habitué à jouer les seconds couteaux sur les plateaux de grosses productions hollywoodiennes), est un film en costumes qui se déroule au fin fond d'une forêt enneigée. Une mère de famille s'y retrouve isolée aux prises avec une bande de soldats anglais venus se réfugier dans la ferme familiale pour passer la nuit de 31 décembre à l'abri des intempéries. Plutôt bien ficelé au départ, ce thriller sur fond de choc violent des cultures se perd dans une série de rebondissements attendus, avant un final qui nous a laissé franchement circonspects.
Once Upon a Time in the East
Cannes, c'est aussi l'occasion de vérifier que les nombreuses cinématographies asiatiques ne cessent de se développer. En tête de peloton, les cinéastes coréens continuent de produire à la chaîne leurs propres westerns urbains, si bien qu'on ne compte plus leurs films d'action-poursuite-autorités corrompues plus ou moins réussis. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, Kim Seong-hoon écrit et réalise A Hard Day, thriller nerveux qui propose une cascade de rebondissements et une multitude d'idées de mise en scène. Jusqu'à l'épuisement, tant et si bien qu'on en ressort un peu fatigué et avec une inévitable impression de déjà-vu...
Beaucoup moins réussi, The Target (Hors Compétition) propose une variation sur le même thème, celui de la corruption endémique des autorités coréennes. Inspiré du film français À bout portant, le second long-métrage du dénommé Chang se regarde avec le cerveau débranché, dans l'indifférence la plus totale. Finalement, en explorant les vastes catalogues de sociétés comme Showbox et CJ Entertainment & Media, on découvre les ramifications de cette cinématographie mature du Pays du Matin Calme, les cinéastes coréens rendant toujours des copies propres et soignées, révélatrices d'une véritable aisance technique et stylistique. Reste au thriller coréen à parvenir à véritablement se renouveler dans l'ombre des auteurs phares que sont Park Chan-wook et Bong Joon-ho, les compétences techniques ne sachant remplacer ce supplément d'âme qui différencie un bon film d'une bobine de plus...
Un exemple croisé au marché ? Tabloid Truth de Kim Kwang-shik, encore un thriller à rebondissements d'une facture très honnête, et même plutôt bien écrit, qui se perd pourtant dans un enchevêtrement hystérique d'événements finalement peut intéressants. On regrettera que le cinéaste ne mette pas son talent au profit d'une histoire plus originale. Le tout premier plan du film, un plan séquence sublime, nous laisse entrevoir ce que pourraient être tous ces films si les faiseurs coréens laissaient s'engouffrer du rêve dans leurs machines trop bien huilées.
Au Marché, on a aussi eu l'occasion de prendre des nouvelles du cinéma de Hong-Kong. The White Storm, réalisé par le prolifique Benny Chan, s'annonçait comme un bon polar du crû, avec un budget aisé et des excursions du côté de la Thaïlande et Macao. Construit autour de l'histoire de trois flics embarqués dans une lutte sans merci contre les multinationales de la drogue, le film s'embourbe dans une interminable (140 minutes tout de même) histoire de culpabilité et de rédemption, avec des séquences toujours moins subtiles. C'est d'autant plus dommage que le film commençait plutôt bien avec une course-poursuite urbaine superbement filmée, et propose quelque séquences bien senties. Mais c'est long, beaucoup trop long et le cinéaste s'essouffle inexorablement, rêvant d'une fresque alors qu'il aurait gagné à emballer un thriller plus humble et plus sec.
Côté indonésien, on attendait pas mal le Killers des « Mo Brothers » (au civil, Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto), produit par Gareth The Raid Evans. Mauvaise surprise concoctée par ces cinéastes que l'on avait croisé dans pas mal de films omnibus, chez Brian Yuzna (le segment « Dara » de Takut: Faces of Fear), du côté des ABCs of Death et encore dans V/H/S/2. Cette fois, le duo indonésien récupère à son compte le cinéma de vengeance hard-boiled coréen en prétendant proposer une analyse comparative des maux du Japon et de l'Indonésie. Roublard, proposant une vision rigolarde et complaisante d'une violence extrême, et finalement tristement vain. À éviter.
Enfin, à l'autre bout du prisme, nous avons pu découvrir un drôle de film, l'inénarrable Once Upon a Time in Vietnam, réalisé par l'ambitieux Dustin Nguyen, également scénariste, producteur et acteur principal. Elevé aux Etats-Unis, cet ancienne vedette de la série 21 Jump Street (qu'on a également croisé dans le Doom Generation de Gregg Araki, tout de même) semble bien décidé à booster la cinématographie encore balbutiante de son pays, qui n'a pas les moyens financiers de ses voisins. Déjà, nous ne sommes probablement pas l'audience cible de ce télescopage entre western, heroic-fantasy et Wu Xia Pian. De fait, le film apparaît comme assez maladroit et beaucoup trop long malgré quelques belles idées, un humour bienvenu et des décors plutôt étonnants. Un OVNI qui ne nous aura pas convaincu, mais qui valait le détour, ne serait-ce que pour le dépaysement total.
Retours en demi-teinte
Les festivals sont aussi plus généralement une occasion de prendre des nouvelles de vieux amis. Et certains d'entre eux se portent très bien. Gregg Araki, s'il déçoit un peu avec un film plus conventionnel qu'à l'accoutumée, rajoute néanmoins une pierre à son édifice unique. White Bird In A Blizzard est un mélo pop hanté par l'imposante absence d'une mère (qui nous vaut de magnifiques plans de celle-ci assimilée tour à tour à un fantôme, une sorcière ou une harpie), mais rate son virage policier, peine à insuffler un véritable mystère et se prend carrément les pieds dans le tapis avec son final vaudevillesque extrêmement maladroit. Reste un nouveau portrait réussi d'une adolescente meurtrie, et une reconstitution touchante de la fin des années 80. Ce fut également l'occasion de découvrir l'une de ces nouvelles venues que Gregg Araki à l'habitude de dénicher. Dans le rôle principal, la jeune Shailene Woodley crève l'écran, naviguant avec aisance de la petite fille grandie trop vite à la jeune femme en pleine possession de ses moyens. Superbe.
Deux autres retours en demi-teinte, ceux de David Cronenberg et de Victor Salva. Le premier réalise avec Maps To The Stars une satire en forme de cauchemar éveillé au milieu d'un Hollywood devant autant à David Lynch qu'à J.G. Ballard ou Bret Easton Ellis. De ce récit gigogne à la trame de sitcom perverti, Cronenberg fait un nouveau film de contamination, l'organisme Hollywood apparaissant vérolé par l'un de ses éléments « infectieux » et par une spirale incestueuse. Malheureusement, l'ensemble est traité avec une lourdeur qui handicape le film, et le sentiment un peu désarmant que le cinéaste passe à côté de son sujet. Le metteur en scène de Jeepers Creepers, de son côté, livre avec Dark House une série B ankylosée par un script inepte et des « créatures » risibles. Salva, qui n'a pas totalement déserté son film pour autant en profite malgré tout pour disséminer de discrets mais brillants procédés de mise en scène servant une poignée de très belles idées empêchant ce Dark House d'être totalement dispensable.
Enfin, il y a les auteurs qui semblent s'être perdus quelque part au bord du chemin. On évoquera de très loin le cas d'Abel Ferrara, qui déserte le genre et son propre (non)film Welcome to New York, une entreprise roublarde et complètement dispensable. D'autant que Ferrara, dans une autre vie, avait déjà brillamment traité le sujet de la corruption des hommes de pouvoir dans un pur film de gangsters dont le titre résonne aujourd'hui avec ironie : King of New York. On préfèrera se souvenir de ce Ferrara-là et revoir encore ses films, avant le grand plongeon dans la vacuité de celluloïd.
Autre auteur qui nous est cher, et que l'on observe peu à peu sombrer dans la médiocrité, le néo-scénariste Bret Easton Ellis. Tandis que ses œuvres majeures ont généralement connues des adaptations cinématographiques plutôt honnêtes (Neige sur Beverly Hills, Les Lois de l'Attraction, American Psycho), Ellis semble avoir complètement loupé sa transition vers l'écriture pour l'écran, lui dont les romans étaient pourtant infusés d'images en tous genres (il avait lui-même adapté son roman The Informers en 2008, pour un résultat assez insipide réalisé par Gregor Jordan). Après un The Canyons en demi-teinte, l'auteur s'associe avec le réalisateur Derick Martini pour adapter le roman The Curse of Downers Grove. Cette fois, rien ne sauve l'entreprise du nanar, cette improbable histoire de malédiction lycéenne piochant un peu partout sans jamais trouver son identité propre, et débouchant finalement sur l'absurde. Il y avait quelques idées à exploiter pourtant, notamment un personnage féminin rappelant héroïnes musclées des slashers des années 80. L'hommage tombe cependant à plat.
Rideau
Que retiendra-t-on donc de cette édition 2014 du tentaculaire festival azuréen ? Une grosse trentaine de longs-métrages vus, c'est finalement bien peu face aux centaines de films projetés entre les diverses sélections d'une part, et le marché de l'autre. Comme l'an dernier, nous avons tenté de jongler entre les différents visages de la manifestation cannoise pour revenir avec un panier rempli de films plus ou moins attendus, l'œil aiguisé pour dénicher les pépites et autres improbables livraisons du cinéma de genre contemporain. Ce bref coup d'œil dans la vaste cinématographie mondiale nous aura offert un aperçu de quelques tendances actuelles et offert quelques jolies découvertes. Des auteurs qui grandissent (Carter Smith et David Robert Mitchell en tête de liste), d'autres qui continuent leur route (Gregg Araki, Atom Egoyan, David Cronenberg) et puis quelques-uns, cités plus haut, qui s'égarent après des années de bons et loyaux services. Nous aurons également découvert quelques nouveaux visages rayonnants, l'édition 2014 ayant été marquée par les jeunes Maika Monroe (The Guest et surtout It Follows) et Shailene Woodley (White Bird In A Blizzard), dont les talents éclatants laissent présager de belles aventures sur pellicules.
Notre emploi du temps et notre rythme infernal ne nous ayant pas permis d'assister aux séances de minuit, nous aurons peu eu l'occasion de fréquenter les cinématographies Sud-américaines. De fait, notre vision reste principalement cantonnée à un cinéma de genre américain et asiatique. Les seconds semblaient cette année un peu à cours d'inspiration, eux qui ont pourtant su par le passé donner un sacré coup de fouet au fantastique et au thriller. Peut-être le timing n'était-il pas bon, et l'affiche de Tokyo Tribe – encore en post-production – croisée au détour d'un stand, a particulièrement attiré notre attention... Mais finalement, une fois encore, ce seront les vastes espaces vacants de l'Amérique qui auront cristallisé le genre.